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Lieu Librairie La Mandragore 3 rue des Tonneliers 71100 Chalon-sur-Saône

Culture, Lecture

Rencontre avec Johanne Rigoulot

Cette rencontre est proposée par la librairie indépendante La Mandragore.

Renseignements : 0385487427 / Nous contacter

Réservations : 0385487427 / Contact

Billetterie en ligne : https://bit.ly/48D6A7j

Tarification : gratuit€

Scénariste et écrivaine, Johanne Rigoulot est née à Chalon-sur-Saône, théâtre du fait divers qu’elle exhume dans Une fille de province. Habitat, enseignement, santé mentale, système judiciaire : ici, le collectif s’invite dans l’intime pour interroger les ratés de la communauté.

Après Un dimanche matin (2020), ce nouveau livre entérine son formidable talent à tresser autofiction et radioscopie de la violence.

“Une fille de province” (ed. Avrils)

Chalon-sur-Saône, une ville française comme mille autres. Johanne Rigoulot y a grandi et construit son approche du monde. Sara, la discrète camarade de la cité voisine, compte parmi ses amitiés d’enfance. Mêmes pulls en acrylique sur la photo de classe, même douceur enfantine ; deux destinées pourtant contraires. Car il y a trente ans, la vie de Sara a basculé dans l’ignoble. Hier, l’une a tué. Aujourd’hui, l’autre veut comprendre.

Lu dans TELERAMA – Par Juliette Bénabent

Dans le calme d’une ville de Bourgogne (Chalon-sur-Saône), des trajectoires s’entrelacent. Celles de deux camarades d’école aux origines et aux destins diamétralement opposés : l’autrice, devenue scénariste et romancière loin de sa ville natale, et Sara, qui n’en est jamais partie, “née victime et morte coupable”, suicidée après avoir commis un sordide assassinat en 1991.

En s’appuyant sur une description minutieuse de ce territoire, qui pourrait être n’importe lequel en France – une cité en mutation, des populations abandonnées -, Johanne Rigoulot fait davantage que décortiquer le terreau et l’engrenage du fait divers, les dysfonctionnements des services de protection des enfants, de prise en charge des maladies mentales, de la justice.

Comme dans “Une dimanche matin” (ed. Equateurs, 2019), où elle plongeait courageusement dans l’histoire du féminicide commis par son cousin, elle se place au coeur de son récit, retraçant sa propre route en parallèle de celle de Sara – et, de façon moins convaincante, de celle de Rachida Dati, originaire de la même ville, née dans la même maternité.

L’autofiction, menée sans complaisance et soutenue par une écriture sobre et intelligente, nourrit le récit implacable de la violence. Et, au-delà, rend un visage et une vie à des femmes que la mémoire collective fait disparaître derrière leurs gestes et leurs destins tragiques.